Les enjeux de la lutte contre le VIH/SIDA se sont drastiquement transformés ces dernières années. Les progrès médicaux et thérapeutiques permettent d’affirmer, base scientifique à l’appui, qu’une personne vivant avec le VIH et sous traitement antiviral ne transmet plus le virus par voie sexuelle ou sanguine. Il est alors crucial de dépister et de proposer un traitement tôt, tant pour la santé de la personne elle-même que pour diminuer les risques de transmission.
Nous disposons également de puissants outils de prévention : outre le préservatif, l’infection par le VIH peut être prévenue par la prise d’un simple comprimé journalier d’un traitement antiviral, ou, dans un avenir très proche, par une injection intramusculaire 6 fois par an. En France, cette prévention (PrEP du VIH) peut être prescrite par tout médecin, quel que soit son mode d’exercice. De nouvelles recommandations nationales sous l’égide de la Haute Autorité de Santé (HAS) seront disponibles courant 2024 et devraient permettre d’élargir et de faciliter la prescription de la PrEP du VIH.
La fin de la pandémie de VIH et l’extinction de la maladie SIDA sont à notre portée ; elles nécessiteront néanmoins un changement du regard de la société sur la sexualité. Les stratégies de prévention doivent intégrer l’importance des droits et de la non-discrimination des personnes séropositives et des minorités sexuelles.
Afin de soutenir cette démarche, Santé Publique France remet à disposition différents outils mettant l’accent sur la prévention diversifiée des infections sexuellement transmissibles, la promotion de la contraception, le consentement, et l’information sur l’existence de maladies et de dysfonctions sexuelles.
Le virage de la prévention pour permettre de passer d’un modèle de santé historiquement "tout curatif" à une société de la prévention est confirmé et accéléré dans notre pays. Ainsi "Agir sur les déterminants de la santé en confortant la prévention et la promotion de la santé" constitue un objectif prioritaire du Projet Régional de Santé (PRS) 2023-2028 adopté pour la Bretagne en octobre dernier.
Le PRS considérant la santé sexuelle comme partie intégrante de la santé et du bien-être lui a dédié un axe entier : "Favoriser la vie affective, sexuelle et relationnelle". La santé sexuelle s’entend ici comme un état de bien-être physique, émotionnel, mental associé à la sexualité. Il s’agit donc d’une approche globale de la santé sexuelle qui se veut positive et ne se limite pas aux seuls aspects sanitaires.
L’ARS Bretagne s’est ainsi fixé, avec ses partenaires en santé sexuelle, 3 objectifs à atteindre :
- Assurer la promotion de la santé sexuelle, l’information, la formation, l’éducation à la sexualité dans tous les milieux et dans toutes les étapes de la vie : auprès du grand public et des publics plus vulnérables en les rendant acteurs de leur santé, en répondant à leurs attentes et besoins spécifiques et en agissant sur leur environnement de telle sorte que celui-ci promeuve également la santé sexuelle.
- Améliorer l’accessibilité de toutes et tous à l’offre en santé sexuelle, en veillant à l’équité territoriale : l’offre en santé sexuelle existe. Elle se doit néanmoins d’être plus lisible, accessible et coordonnée dans la proximité des personnes notamment les plus éloignées.
- S’appuyer sur les connaissances pour agir : se donner les moyens de connaissance pour agir de manière réactive et aussi anticiper sur les évolutions médicales, sociétales et les besoins nouveaux des personnes dans le champ de la santé sexuelle.
La semaine nationale de santé sexuelle, de l’initiative du Ministère de la santé et de la prévention, donne lieu à une communication nationale portée par Santé Publique France.
Sa déclinaison inscrite dans le PRS, trouve avec le soutien du COREVIH, une traduction extensive en Bretagne puisqu’elle se tiendra dans chacun 4 départements bretons, sur la période du 13 mai au 9 juin.
Ces semaines de santé sexuelle constituent une nouvelle opportunité pour l’ARS, outre de relayer la campagne nationale, de manifester son soutien aux acteurs de la santé sexuelle sur l’ensemble de la région et de porter les objectifs du PRS au plus près de ses concitoyens