En France en 2023, les services de sécurité ont enregistré 271 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2022, proche du taux d’évolution annuel moyen constaté depuis 2019 (soit 13 %).
Dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de victimes enregistrées a ainsi doublé depuis 2016. La part de victimes rapportant des faits antérieurs à leur année d’enregistrement reste stable par rapport à 2022 (14 %).
Comment réagir ?
Deux numéros de téléphone sont à votre disposition :
- Le 3919. Les femmes victimes de violences ou les témoins peuvent contacter le 39 19 du lundi au samedi de 8h à 22h. Ce numéro est gratuit depuis un poste fixe. Il est invisible sur les factures.
- Le « 08 victimes » (08 842 846 37). Un numéro dédié à toutes les victimes de violences quel que soit le préjudice subi. Victimes ou témoins de harcèlement peuvent contacter le « 08 Victimes », 7 jour/7, de 9h à 21h. Ce numéro est non surtaxé.
Un site internet est également à disposition des victimes, témoins et professionnels de santé :
En Bretagne, comme au niveau national, le nombre de personnes victimes de violences intrafamiliales continue d'augmenter : on dénombre plus de 7 000 crimes et délits enregistrés en 2022, dont 4 000 crimes et délits au titre de violences sexuelles, et 8 féminicides (contre 5 en 2021).
Or, du fait de leur ampleur et de leurs répercussions sur les victimes et leur entourage, les violences sexistes et sexuelles représentent un enjeu de santé publique majeur. En région, de nombreuses actions sont ainsi mises en place afin de prévenir et lutter contre ces violences, soutenues par l’ARS Bretagne :
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une offre hospitalière de prise en charge des violences :
- 4 dispositifs départementaux dédiés à la prise en charge globale des femmes victimes de violences, en lien avec le CHU de Brest, le CHU de Rennes, le CH de Lorient et le CH de St Brieuc ;
- 7 Unité d'Accueil Pédiatrique Enfants en Danger (UAPED) + 1 antenne à Redon (lieu d’audition, de soins et de médecine légale), en lien avec le CH de St Brieuc, le CHU de Brest, le CH de Quimper, le CHU de Rennes et l’antenne Redon, le CH de St Malo, le CH de Vannes et le CH de Lorient ;
- 1 Maison des Femmes à Rennes.
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une offre de ressources et d’expertises sur ces violences :
- la mise en place de référents sur les violences faites aux femmes dans les services d’urgences, les centres de les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et les centres d’accompagnement à la réduction des risques et des dommages (CAARUD) ;
- la création d'un répertoire ressources sur l'offre pour les femmes victimes de violences et à destination des professionnels ;
- la création de Centres de prises en charge des auteurs de violence (CPDA) interdépartementaux : l’un regroupant l’Ille-et-Vilaine et les Côtes d’Armor, l’autre le Finistère et le Morbihan ;
- la naissance du Centre de référence psycho trauma de Bretagne (CRPB) ;
- etc.
- la signature de conventions « dépôt de plaintes » conclues avec les établissements de santé, l’organisation de protocoles de prises en charge « enfants témoins de féminicides », …
- la prévention des violences, par le biais de la convention ARS Bretagne – Rectorat (éducation à la vie affective et sexuelle), le soutien aux associations locales, la sensibilisation et les formations des professionnels de santé, etc.
Le rôle réaffirmé depuis 2020 de l’ARS Bretagne sur cette thématique a trouvé pleinement sa place dans le Projet Régional de Santé 2023-2028 (PRS3).
La région Bretagne a inauguré sa première Maison des Femmes en novembre 2023. Structure médico-sociale de prise en charge globale des femmes (et de leurs enfants) victimes de tous types de violences, se situe à l’entrée de l’Hôpital Sud (CHU de Rennes).
Les violences faites aux femmes sont multiples : violences conjugales, sexuelles, mariage forcé, prostitution… Elles ne sont pas seulement physiques, mais peuvent être aussi morales, psychologiques et économiques. La maison des femmes « Gisèle-Halimi » offre en ce sens aux victimes un espace sécurisé de recueil de leur parole, d’accompagnement psychologique et juridique, d’information et d’orientation vers les partenaires : psychologues, médecins, associations d’aide aux victimes, avocats...
Ensemble, ils forment un guichet unique qui accompagne les femmes victimes de violences à travers un parcours facilité, global et sans rupture.
L’ARS Bretagne et la Préfecture de Région – Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l’Égalité (DRDFE) ont décidé de la mise à disposition des professionnels intervenant dans la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles d’un répertoire cartographique en ligne : "STOP Violences Bretagne".
Il a pour objectif d’améliorer la visibilité au niveau territorial des différents acteurs intervenant dans la prise en charge des personnes victimes de violences, de leur faciliter un exercice coordonné pour une prise en charge la plus efficiente possible des victimes.
Il s’agit d’un outil dynamique d’aide à l’orientation des victimes vers les structures appropriées en fonction de leurs besoins : soins, dépôt de plainte, consultation médico-légale, accompagnement psychologique et social, logement…
La création d’une aide d’urgence délivrée aux victimes de violence conjugales, garantit aux victimes (et leurs enfants) les moyens financiers pour partir et subvenir aux premiers jours, voire deux-trois premières semaines où cela est nécessaire. Son montant, de 250€ à plus de 1.300€, est calculé en fonction des revenus et de la situation familiale.
Cette aide est obtenue auprès de la CAF de son département.