Les nouveautés du calendrier vaccinal 2024 visent à mieux protéger contre les infections à pneumocoque et contre les infections à méningocoque mais aussi de la rougeole et du zona.
Santé publique France publie ce jour dans son bulletin Vaccination les estimations de couverture vaccinale HPV, tenant compte des vaccinations réalisées dans les collèges ainsi qu’en milieu libéral. Les données indiquent que la couverture vaccinale contre le HPV progresse.
Lancée dans les collèges à l’automne 2023, la campagne de vaccination HPV pour les filles et les garçons scolarisés en classe de cinquième représente un enjeu de santé publique majeur : améliorer la couverture vaccinale contre cette infection, responsable de 6 000 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus chaque année en France.
Les nouveautés du calendrier vaccinal 2024
Le nouveau vaccin conjugué 15-valent Vaxneuvance® a été intégré dans la stratégie de prévention des infections à pneumocoques chez les nourrissons et les personnes âgées de moins de 18 ans. Lorsqu’il sera disponible et pris en charge, le vaccin conjugué 15-valent Vaxneuvance® et le vaccins conjugué 13-valent Prevenar13® pourront être utilisés indifféremment notamment dans le cadre de la vaccination obligatoire des nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018.
Chez l’adulte, l’intégration dans le calendrier des vaccinations du nouveau vaccin conjugué 20-valent Prevenar 20® avec un schéma vaccinal à une dose unique permet de simplifier le schéma de vaccination actuellement en vigueur. Dès qu’il sera disponible et pris en charge, le vaccin Prevenar 20® pourra être utilisé de manière préférentielle dans la stratégie de prévention des infections à pneumocoque chez les personnes âgées de 18 ans et plus.
La vaccination tétravalente ACWY est recommandée chez le nourrisson et chez les adolescents âgés de 11 à 14 ans. Un rattrapage vaccinal contre les méningocoques ACWY est recommandé chez les personnes âgés de 15 à 24 ans révolus.
Ces recommandations pourront être mises en œuvre dès que les vaccins seront pris en charge dans le cadre du droit commun. À noter que l’obligation vaccinale contre les sérogroupes ACWY et B chez le nourrisson, entrera en vigueur le 1er janvier 2025 après la publication des textes réglementaires.
Le vaccin Shingrix® est désormais intégré dans la stratégie de vaccination contre le zona. Il est également recommandé chez l’adulte âgé immunodéprimé de 18 ans et plus. L’utilisation préférentielle de ce vaccin est recommandée chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
Ces recommandations pourront être mises en œuvre dès que le vaccin Shingrix® sera pris en charge dans le cadre du droit commun.
Afin de leur assurer une meilleure protection, une dose additionnelle de ROR est recommandée chez les personnes nées après 1980 et qui ont reçu une première vaccination avant l’âge d’un an.
Le calendrier des vaccinations est susceptible d’être mis à jour en fonction des actualités liées à la vaccination. Les professionnels de santé sont invités à consulter régulièrement le site du ministère de la santé sur lequel est publié la version datée.
Une augmentation de la vaccination HPV
Lancée à l’automne 2023, la campagne de vaccination HPV pour les filles et les garçons scolarisés en classe de cinquième a permis de proposer une vaccination gratuite et accessible au plus grand nombre, mais aussi de sensibiliser les jeunes et les parents à l’importance de cette vaccination. La campagne d’information déployée à l’occasion de la vaccination au collège a eu également un effet positif probable sur la vaccination en ville.
Ainsi, en Bretagne, chez les adolescents de 12 ans, c’est-à-dire ceux principalement concernés par la campagne de vaccination au collège, les estimations de couverture vaccinale contre les infections à papillomavirus humains progressent de 23 points chez les filles et 25 chez les garçons fin 2023 par rapport à fin 2022, en atteignant 73% pour les filles et 59% pour les garçons.
De même, la couverture vaccinale contre les infections à papillomavirus est en augmentation chez les jeunes à partir de 15 ans : en 2023, elle est de 68% pour une dose chez les jeunes filles âgées de 15 ans (vs 60 % l’année précédente) et de 58% pour le schéma complet chez les filles âgées de 16 ans (vs 53% en 2022).
Chez les jeunes garçons, la vaccination contre les infections à HPV est recommandée depuis trois ans. La couverture vaccinale en 2023 est de 35% pour la première dose à 15 ans vs 17% l’année précédente, soit une augmentation de 18 points. La couverture vaccinale 2 doses (schéma complet) des jeunes garçons de 16 ans est également en hausse (22% en 2023 vs 11% en 2022).
Cette tendance à la hausse doit se poursuivre, car la vaccination prévient jusqu’à 90% des infections à HPV à l’origine de différents cancers, dont le plus fréquent est le cancer du col de l'utérus.
Des infections très fréquentes
Environ 8 personnes sur 10 sont exposées à ce virus au cours de leur vie. Dans 60% des cas, l’infection a lieu au début de la vie sexuelle. Les préservatifs n'apportent qu'une protection partielle vis à vis de l'infection. Les infections à papillomavirus humains peuvent évoluer vers différents cancers : cancers du col de l’utérus, de l’anus, du vagin, de la vulve, du pénis et certains cancers de la sphère ORL.
La vaccination contre les infections à papillomavirus humains est recommandée depuis 2007, en France, essentiellement chez les jeunes filles et depuis le 1er janvier 2021, chez les garçons. En effet, les hommes participent autant à la transmission de l’infection dans la population et sont aussi touchés par les infections à HPV. La vaccination permet de les protéger aussi contre la survenue de lésions, et de protéger indirectement les femmes.
La vaccination HPV est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses à six mois d'intervalle. Par ailleurs, pour ceux qui n'auraient pas été vaccinés à 14 ans, un rattrapage de la vaccination est recommandé pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans inclus : trois doses sont alors nécessaires.