La forte consommation de soins hospitaliers en psychiatrie explique que l’on puisse observer, malgré un taux d’équipement élevé, une saturation importante de l’offre hospitalière, participant elle même à un engorgement plus global de l’offre sanitaire, sociale et médico-sociale en santé mentale (taux d’occupation des lits élevé, patients retenus à l’hôpital par manque de places médico-sociales disponibles, listes d’attentes pour l’entrée en structures médico-sociales…). Cette situation est source d’insatisfactions, pour les usagers d’abord, qui n’ont pas toujours accès en temps utile à l’accompagnement dont ils auraient besoin ; pour les professionnels ensuite, qui subissent la pression de la demande sans parvenir à réguler de façon satisfaisante les flux de sortie.
Face à ces caractéristiques identifiées dans le volet santé mentale du Projet Régional de Santé (PRS), et dans la perspective de la construction des Indicateurs de Pilotage de l’Activité (IPA), l’ARS Bretagne a souhaité mener une analyse des taux de recours aux soins hospitaliers de psychiatrie, afin d’appréhender de façon plus fine la situation régionale et de donner des éléments de réponse argumentés aux diverses hypothèses explicatives envisagées : surestimation du taux de recours lié à une bonne exhaustivité du système d'information régional, facteurs socioéconomiques spécifiques, situation épidémiologique particulière, dimensionnement de l’offre, pertinence des soins.