Avec la participation de la Fédération nationale des observatoires régionaux de santé (Fnors), dix-huit fiches régionales et une typologie sociale communale ont été réalisées. Elles permettent de porter un regard à l’échelle infrarégionale sur les disparités socio-territoriales.
Les Français sont globalement en bonne santé par rapport aux pays de niveau de richesse similaire, et à plus forte raison en regard de la population mondiale
- L’espérance de vie est élevée : 85 ans pour les femmes, 78,9 ans pour les hommes, et l’écart entre les sexes se réduit comme dans d’autres pays européens.
- La mortalité toutes causes continue à diminuer, pour toutes les classes d’âges, pour les hommes et les femmes. Cette réduction de la mortalité concerne la plupart des maladies chroniques : cancers, maladies cardio-vasculaires, maladies respiratoires, diabète…
- La baisse de la mortalité prématurée observée depuis 15 ans se poursuit, et la mortalité évitable liée aux comportements à risques continue à baisser notamment chez les hommes.
Et en Bretagne, que peut-on retenir ?
Contexte démographique et social
- La Bretagne se situe au 10e rang des régions françaises les plus peuplées, avec une population plus âgée que celle de la France. En conséquence, elle connaît un accroissement de sa population plus marqué aux âges élevés que chez les plus jeunes, mais une croissance démographique supérieure à la moyenne nationale (0,7% par an en moyenne contre 0,5% au niveau national)
- La Bretagne affiche un taux de fécondité parmi les plus basses de Métropole (1,91 enfant par femme en 2014 contre 1,98 au national).
- La Bretagne présente un important dynamise professionnel, avec un taux de chômage parmi les plus faibles de France (8,8% des actifs en 2014 contre 9,9% au niveau métropolitain).
Espérance de vie et principales causes de mortalité
- L'espérance de vie des bretons(nes) est légèrement inférieure à celle observée sur l'ensemble de la France : 78,6 années pour les hommes et 85,0 années pour les femmes. Un gain d'espérance de vie illustré par le recul de la mortalité, et un écart d'espérance de vie aujourd'hui plus réduit entre les hommes et les femmes.
- La Bretagne présente un taux de standardisés de mortalité toutes causes parmi les plus élevés de France, surtout chez les hommes (+8,3%).
La surmortalité s'avère moins marquée pour les cancers, à l'exception de la surmortalité par maladies cardiovasculaires qui demeure plus importante que pour les cancers, et ce malgré une baisse particulièrement marquée : diminution de 62,8% entre 1982-1984 et 2011-2013 (tous âges et tous sexes confondus).
Alcool, tabac : des déterminants forts
- La mortalité pour les principales pathologies pour lesquelles la consommation d'alcool est un facteur de risque est en recul d'environ 25% entre 2011-2003 et 2011-2013 (taux standardisé proche de celui observé au niveau national, de 25,8%). Toutefois, la situation de la Bretagne demeure défavorable en 2011-2013, puisqu'après la Réunion et les Hauts-de-France, elle présente le taux standardisé de mortalité le plus important pour l'ensemble de ces causes.
- 1 décès sur 6 concerne les principales pathologies pour lesquelles le tabac est un facteur de risque en Bretagne, soit près de 5 200 décès annuels dénombrés en 2011-2013.
Suicides et tentatives de suicide
Bien que les taux de suicide diminuent en Bretagne, la région conserve une situation très défavorable par rapport à la moyenne nationale. De ce fait, "la promotion de la santé mentale et prévention du suicide" est une des priorité de notre Projet Régional de Santé (PRS). Ainsi :
- la Bretagne est la région où le taux de mortalité par suicide est la plus importante : en 2011-2013, les taux standardisés se situent à 42 décès pour 100 000 hommes et 12 pour 100 000 femmes, contre respectivement 26 et 8 pour 100 000 en France métropolitaine. Une position défavorable qui s'observe également pour les tentatives de suicide hospitalisées en court séjour, chez les hommes comme chez les femmes.
- les populations jeunes et actives sont majoritairement concernées par le suicide et les tentatives de suicide (29% chez les 25-34 ans).
- la dépression ou l'alcool sont bien souvent associés à la tentative de suicide pour plus de la moitié des patients.
- A l'échelle départementale, les Côtes d'Armor se caractérise par la situation la plus défavorable (31 décès pour 100 000 habitants), devant le Morbihan (30 décès pour 100 000 habitants), à l'inverse de l'Ille-et-Vilaine (21 décès pour 100 000 habitants). Le Finistère (26 décès pour 100 000 habitants) se situe dans la moyenne régionale.