Légionelles et légionellose

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Prévention de la légionellose

En 2022, 1897 cas de légionellose ont été notifiés en France par le système de déclaration obligatoire, dont 31 cas en Bretagne. Ces pneumopathies supposent une exposition aux légionelles, bactéries qui se développent dans les installations à risque comme les réseaux d’eau chaude sanitaire, les bains à remous, ou les tours aéroréfrigérantes.

La légionellose est une infection pulmonaire grave causée par une bactérie nommée Legionella. Il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse d’une personne à une autre.
Elle affecte essentiellement les adultes et touche plus particulièrement les personnes présentant des facteurs favorisants. Le risque de maladie augmente avec l’âge et plus particulièrement chez les fumeurs. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli par certaines pathologies (diabète, cancer) sont aussi plus vulnérables.

La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire.
Chaque signalement par un médecin au Point focal régional (Tel : 09 74 50 00 09) donnera lieu à investigations par l’ARS.

Les légionelles sont présentes à l’état naturel dans les eaux douces (lacs et rivières) et les sols humides. À partir du milieu naturel, la bactérie peut coloniser les installations qui leur offrent des conditions favorables à leur développement (stagnation de l’eau, température de l’eau comprise entre 25 et 45 °C, présence de nutriments).

La contamination se fait par voie respiratoire, par inhalation d’eau contaminée diffusée en aérosol.

Les installations à risque sont celles qui sont susceptibles de produire des aérosols contaminés : les réseaux d’eau chaude au travers des douches, les circuits des tours aéroréfrigérantes (TAR), les bains à remous (spas), les brumisateurs ou humidificateurs, les fontaines décoratives …

Les symptômes sont généralement similaires à ceux d’une grippe : fièvre, frissons, toux, difficultés respiratoires,…

La gravité de l’infection dépend de plusieurs facteurs, notamment de la virulence de la souche contractée et de la vulnérabilité de l’individu (tabagisme, âge, personnes immunodéprimées, transplantées, personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale, coexistence d’une maladie chronique…).

Les conséquences sanitaires des expositions aux légionelles peuvent prendre la forme :

  • d’un syndrome pseudo-grippal bénin (la fièvre de Pontiac) sans complications respiratoires. La guérison est habituellement spontanée en 2 à 5 jours.
  • d’une pneumopathie aiguë grave, la légionellose, dont le traitement nécessite l’administration d’antibiotiques adaptés. Les facteurs prédisposants sont l’âge, le tabagisme, l’alcoolisme, l’immunodéficience, les affections respiratoires chroniques. La légionellose est une pneumopathie sévère. 

Pour plus d’informations, consulter dans la rubrique « Aller plus loin » le dépliant « La légionellose – Connaitre la maladie et la prévenir »

La légionellose se traite avec des antibiotiques. La durée du traitement est généralement de 14 à 21 jours.

La plupart des patients atteints doivent être pris en charge à l’hôpital. Les cas de légionellose notifiés correspondent souvent à des personnes hospitalisées en réanimation ou en unité de soins intensifs. La guérison est obtenue souvent après plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Quand le diagnostic et le traitement interviennent tôt, l’issue est généralement favorable.

L’incidence en Bretagne est en augmentation mais reste la plus faible de France / habitants. En 2022, le gradient géographique Ouest-Est du taux d’incidence des cas reste marqué (0.8 cas/ 100 000 habitants en Bretagne contre 4.6 cas/100 000 en Auvergne Rhône Alpes).

Elles passent par la mise en œuvre d'actions préventives au niveau de la conception, l'entretien et la maintenance des tours aéroréfrigérantes (TAR) et des installations de production d'eau chaude, basées sur le respect de 3 grands principes :

  • éviter la stagnation et assurer une bonne circulation de l'eau ;
  • lutter contre l'entartrage, la corrosion par une conception et un entretien adapté à la qualité de l'eau et aux caractéristiques de l'installation ;
  • maîtriser la température de l'eau dans les installations. Le maintien d’une température supérieure à 50°C sur l’ensemble du réseau d’eau chaude sanitaire permet de limiter le risque de prolifération des légionelles dans le réseau. Toutefois, afin de prévenir le risque de brûlure, l’eau chaude sanitaire distribuée sur les points d’usage destinés à la toilette ne doit pas dépasser 50°C (mise en place de limiteurs de température tels que mitigeurs à butée, thermostatiques etc…).

Dans l’habitat individuel

Que votre production soit instantanée (chauffe-eau, chaudière…) ou par accumulation (ballon de stockage), la prévention passe par l’entretien de vos installations.

Il est possible d’agir chez soi en :

  • faisant couler l’eau froide et l’eau chaude au moins 1 fois par semaine au niveau des points d’eau qui sont peu utilisés (évier, lavabos, douche, etc.), après chaque période d’absence prolongée, pour tous les points d’eau avant de les réutiliser (notamment la douche) ;
  • surveillant la température de l’eau chaude au domicile : elle doit être très chaude mais pas « bouillante » (au moins 50°C et au plus 60°C au niveau de l’évier de la cuisine) ;
  • procédant régulièrement au détartrage et à la désinfection des embouts de robinetterie (brise-jets, pommeaux de douches, etc.) ;
  • utilisant de l’eau stérile pour les appareils biomédicaux (nettoyage et remplissage des appareils d’oxygénothérapie ou de lutte contre l’apnée du sommeil).

Dans les établissements recevant du public

L’arrêté du 30 novembre 2005 relatif à la température de l’eau chaude sanitaire impose aux établissements dont les installations d’eau chaude sanitaire sont postérieures à 2006 (recommande pour des installations plus anciennes) :

• une température supérieure à 50°C en tout point du réseau (et supérieure à 55°C à la sortie des ballons) ;

• une température inférieure à 50°C aux points d’usage destinés à la toilette (mitigeage aux points d’usage).

L’arrêté du 1er février 2010 modifié par arrêté du 30 décembre 2022 relatif à la surveillance des légionelles dans les installations de production, de stockage et de distribution d’eau chaude sanitaire impose aux responsables d’établissements recevant du public (ERP) et proposant des douches à leurs usagers :

• la surveillance sur des points précis de la température et de la présence de légionelles ;

• un dénombrement inférieur à 1000 UFC/l en légionelles (Legionella pneumophila) dans l’eau chaude sanitaire ;

• la tenue à jour d’un carnet sanitaire.

 Une information sur les obligations par type d’installation et d’établissement est disponible sur le site Internet du ministère chargé de la santé

Les bains à remous et spas à usage collectif et recevant du public :

La circulaire du 27 juillet 2010  mentionne les dispositions sanitaires relatives à l’exploitation des bains à remous à usage collectif et recevant du public, dans le cadre des risques infectieux et notamment de la légionellose.

Les bains à remous et spas à usage public ou collectif sont soumis à la réglementation « piscines » fixée par le Décret n°2021-656 du 26 mai 2021 et ses arrêtés d’application du 26 mai 2021. Cette réglementation comprend notamment la mise en place d’une auto-surveillance et d’un contrôle sanitaire des bains à remous avec la recherche de Legionella pneumophila à fréquence annuelle.

Les mesures de prévention du risque de développement des légionelles dans ces spas et bains à remous sont :

 • maîtriser et contrôler la désinfection de l’eau,

• s’assurer de la bonne recirculation de l’eau,

• s’assurer d’une température de l’eau inférieure à 33 °C,

• vidanger, nettoyer, désinfecter (puis rincer) le spa au moins une fois par semaine : tous les jours en cas de forte affluence et sans délai en cas de constat de la dégradation de la qualité de l’eau,

• laver, décolmater et désinfecter les filtres régulièrement et sans délai en cas de constat de dégradation de la qualité de l’eau,

• veiller au passage à la douche savonnée avant le bain.

Pour plus d’informations, consulter dans la rubrique « Aller plus loin » :

  • le guide d’information pour les gestionnaires d’ERP d’aide à la mise en œuvre de l’arrêté du 1er février 2010.
  • les différents modes d’emplois visant à prévenir la légionellose dans les établissements hébergeant des personnes âgées, en situation de handicap ou en établissements de tourisme.

Inspections et contrôles

Les départements Santé-Environnement des ARS mettent en œuvre des inspections  ou des contrôles réguliers afin de prévenir les risques liés aux légionelles dans les établissements de bain, dans les établissements de santé ou accueillant des personnes âgées mais également dans tout ERP fréquenté par un cas de légionellose déclaré.

Les services des Installations classées des DREAL, des DDETS ou des DDPP assurent les contrôles relevant de l’exploitation des tours aéroréfrigérantes (TAR).

*DREAL : Directions départementales de l’environnement, de l’aménagement et du logement

*DDETS : Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités

*DDPP : Direction départementale de la protection des populations

Aller plus loin

Contact

- Point focal régional : 09 74 50 00 09 ou ars35-alerte@ars.sante.fr

- ARS : Départements Santé-Environnement : consulter la page Contact

- Tours aéroréfrigérantes :

DREAL Bretagne
L’Armorique
10, rue Maurice Fabre
CS 96515 - 35 000 RENNES
Tél : 02.99.33.45.55

Site internet : www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr